Le colibri à queue de spatule est de ces espèces capables à elles seules de représenter toute une région. La poursuite du fameux colibri à queue de spatule est tout un art dans le nord de la région Amazonas.
Sur la route nommée Fernando Belaunde Terry – qui mène jusqu’à la région San Martin – on peut réaliser quelques hâtes des plus instructives. Huembo est l’une d’elles.
La réserve naturelle de Huembo
A environ 20 km de Pedro Ruiz en direction de l’est, au détour d’un virage, vous découvrez l’entrée de cette aire de conservation d’une trentaine d’hectares.
Elle fut créée il y a une dizaine d’année. C’est une ONG qui s’en occupe : l’association de préservation de la nature péruvienne, ECOAN. L’association a pour ambition la reforestation de cette région avec des espèces natives régionales et le retour de certaines espèces animales.
De Huembo, le panorama est spectaculaire. En face, on peut voir la falaise abritant les chutes d’eau de Yumbilla (895 m) et ses voisines. On peut également se promener dans le joli jardin d’orchidées de la réserve.
Le colibri à queue de spatule, un colibri très singulier
Cette partie de l’Amazonas, ainsi que quelques villages aux alentours, est connue pour abriter une espèce endémique de colibris : le colibri à queue de spatule. Le nom en latin est certes plus exotique mais la traduction de l’espagnol est bien celle-là. L’explication en est simple : le mâle de cette espèce de colibri dispose à l’extrémité de sa queue de 2 drôles d’appendices qui multiplient sa taille par 3. Ce dispositif le différencie de la femelle un peu plus petite et lui sert surtout pour impressionner cette dernière lors des parades nuptiales.
On le voit disposer ces deux spatules de différentes façons : tout un langage semble découler du mouvement de cette queue. Cela semble en même temps si fragile et bien lourd comme fardeau pour une si petite bête.
Photo de notre ami photographe professionnel Michell Leon où on voit superbement notre petit ami
Voir le colibri à queue de spatule en vrai
A Huembo, on peut observer toutes sortes d’espèces de colibris : des verts, des bleus, des grands, des petits. Mais l’espèce reine ici, c’est bien le colibri à queue de spatule.
Le plus simple – et le plus rapide – est de prendre le sentier écologique et de s’arrêter à l’observatoire ou comedor. Ici, on donne à manger aux colibris : résultat garanti ! On a droit à pleins de colibris qui se disputent le nectar disposé pour eux.
Pour le fameux colibri à queue de spatule, il faut se montrer un peu plus patient. Cette espèce ne pullule pas non plus. Si vous restez à votre poste une vingtaine de minutes, vous aurez l’occasion d’apercevoir au moins 4 colibris – sauf si c’est le même qui vient 4 fois.
L’endroit étant ombragé, il faut disposer d’un bon appareil photo pour fixer sur la pellicule les mouvements de ce petit être très rapide. Ce n’est hélas pas mon cas, je ne vois que les spatules sur mes photos.
Quelques films vous attendent sur internet. Il y en a un notamment où vous pourrez voir la danse à laquelle se livre notre Don Juan à queue de spatule. Tapez « colibri cola de espatula » et regardez le film de 2’30 sur Dailymotion pour une petite introduction sur le sujet.
Amazonas, région naturelle exceptionnelle
Encore une fois, ce colibri est une espèce endémique de la région, c’est-à-dire que vous ne pouvez le rencontrer qu’en venant visiter la région Amazonas – plus précisément en venant au plus proche du lit de la rivière Utcubamba.
Notre région est bénie pour l’observation des oiseaux. On y recense quelques 900 espèces sur les plus de 1 800 que compte le pays tout entier. Il existe dans le monde environ 10 000 espèces : le Pérou rassemble sur son seul territoire presque 20 % des espèces répertoriées sur notre planète ! Sans compter les 105 espèces endémiques du pays, dont 40 dans la partie nord. Bien sûr, notre petit ami le colibri en fait partie. Sa rareté en fait hélas une espèce menacée d’extinction.